Choeur ou Chorale ?
quelle appellation? Choeur ou Chorale
Chorale : origine liturgique
A l’origine le mot chorale – schola – chapelle musicale – choeur, correspondait à un groupe de chanteurs auquel l’Eglise reconnaît une fonction liturgique. L’acte musical dont la chorale est chargée consiste à faire de la « musique en célébration ». Son chant, réalisé par une part de l’assemblée dédiée, consiste à servir l’action liturgique pour aider les fidèles à se rassembler et à favoriser la participation de tous à la célébration.
Déjà à l’époque biblique, il existe des chantres (chroniques 35, 15 et 25, Néhémie 7,1) dont on précise l’emplacement « en tête du cortège » (Psaume 67,26). Le mouvement liturgique a remis en lumière dès le XIXème siècles l’idée de participation active de tous les fidèles, grâce à l’action des papes Pie X, Pie XI et Pie XII.
La chorale a donc la fonction d’entraîner l’assemblée à écouter la parole, à lui répondre, à faire action de grâce… dans une démarche active de tous les fidèles.
Par ailleurs, la place de la schola can-torum (école de chanteurs) et celle de l’orgue qui l’accompagne sont disposées de telle sorte qu’on voie clairement que ceux qui exercent les fonctions de chanteurs et d’organiste font partie de l’assemblée des fidèles, mais qu’ils soient en même temps à même de remplir au mieux leur fonction liturgique. Toutefois, on préfère souvent placer la chorale à l’endroit qui favorise la diffusion du son et du visuel.
Dès lors, on comprend donc aisément le creuset du développement d’un répertoire choral souvent orienté dans sa dimension religieuse encore très marquée aujourd’hui : Requiem, Magnificat, Stabat Mater… Les pièces musicales révèlent leurs racines liturgiques et chantent des paroles bibliques.
Choeur : marquer la rupture avec l’Eglise
Avec le temps, le répertoire de musique chorale se différencie progressivement de la musique liturgique, comme par exemple avec le fameux Carmina Burana de Carl Orff. Les groupes de chanteurs ont alors voulu marquer leur distance avec l’Eglise et leur lien à la liturgie. C’est pourquoi, nombreux d’entre eux préfèrent alors l’utilisation du mot Choeur à la place du mot chorale plus marquée religieusement.
Un répertoire de musique dite profane se créé en regard des musiques dites sacrées ou liturgiques. La chanson française regorge d’exemples tels que « Salut Printemps » de Debussy, encore, « les Djinns » de Fauré, sur des poèmes respectivement de Jules Barbier et de Victor Hugo.
Pour ce type de répertoire, il n’est plus question de fidèles faisant partie de l’assemblée mais d’une discipline à part entière qui s’organise et se professionnalise. Raison pour laquelle, le mot Chœur est souvent associé encore aujourd’hui à un ensemble de choristes professionnels tel que « le Chœur de l’Opéra » ou encore « le Chœur de l’armée ». Tandis que le mot Chorale conserve sa connotation d’amateurs bénévoles.
Enfin, pour se distinguer encore un peu plus, nait le terme « ensemble vocal » qui désigne un groupe de chanteurs très réduit (25 personnes maximum) appelant une exigence vocale très poussée liée au nombre restreint de chanteurs et à un répertoire très varié. On distingue également la « maitrise » qui fait référence à un Chœur d’enfants.